Itinéraire d'une complotiste, Catherine Stora
Comment je suis devenue complotiste ?
Je ne sais pas exactement... C'est venu petit à petit, je crois... Les théoriciens de l’Éveil Brutal et Total sont en désaccord avec ceux qui expliquent que l’Éveil est progressif et qu'on y parvient par une série de petits pas. Je suis assez d'accord avec ces derniers : l’Éveil, si cher au cœur de nos amis bouddhistes, et à tous ceux qui sont sur le chemin de la Vérité, fut-elle brutale et sans commune mesure avec celle qu'on avait rêvée, l’Éveil, disais-je, consiste à s'éveiller à la réalité, et voir les choses comme elles sont. Sans juger, sans se raconter d'histoires...
Vous allez me dire, bon mais quel rapport avec le complotisme ?
Et bien, c'est à peu près la même chose, non ? Le complotiste n'est-il pas, finalement, un être éveillé, tout simplement ? Quelqu'un qui s'est libéré de l'illusion collective et qui pense par soi-même ? Qui voit les choses comme elles sont, et non comme on les lui présente ?
Naturellement, je ne me suis pas réveillée un matin changée du tout au tout. Mais j'ai beaucoup ri pendant mon enfance en écoutant Coluche se payer la fiole des journalistes, et celle des hommes politiques, ses deux cibles préférées, et je me souviens que lorsqu'il feuilletait l'Aurore et le Figaro, il finissait par un '' Oh... même dedans c'est les deux mêmes...'' des plus réjouissants, et qui sonne évidemment très complotiste. Un mystère entoure sa mort, qui n'a jamais été élucidé... Attention, je ne dis pas qu'il a été assassiné, je dis que des témoins ont assuré qu'il n'allait pas vite, que la route était droite. Et que ce putain de camion n'avait rien à foutre là ! Qu'il a reculé subitement sur cette petite route, juste comme Coluche et ses potes arrivaient. Mais passons. Je me souviens aussi d'avoir lu en une seule nuit les deux tomes du Comte de Monte Cristo, une histoire qui tourne autour d'un complot, si vous vous rappelez : à la fin du premier tome, le héros est jeté en prison le jour de son mariage, alors qu'il est parfaitement innocent de ce dont on l'accuse et qu'une ignoble machination est ourdie contre lui... Je me souviens d'avoir éteint la lumière, d'avoir essayé de dormir, et de n'avoir pas pu abandonner le récit. D'avoir rallumé, attaqué le deuxième tome et d'avoir lu jusqu'à la fin, jusqu'à l'heure d'aller au collège...
Oui c'est vrai, j'avoue, complotiste, j'ai la vocation
Depuis toujours. J'ai ça dans le sang. J'ai choisi les études de philosophie parce qu'elles me paraissaient plus à même de me permettre de comploter à ma guise. J'ai fureté dans les bibliothèques, j'ai cherché, étudié, passé des examens, préparé l'agreg, j'ai suivi des cours au Collège de France, suis allée à des conférences sur Platon, sur les platoniciens et les néo-platoniciens, Descartes, Heidegger...
Petit à petit, j'ai acquis des compétences, je suis devenue capable de réfléchir par moi-même, d'avancer seule sur des sentiers escarpés, tout en utilisant le balisage des philosophes... J'ai appris à connaitre et à aimer l'histoire de la philosophie tout en gardant la possibilité de remettre en question ce que j'avais appris. A me méfier des certitudes, du prêt-à penser, à repérer les présupposés d'un texte... A faire des ponts entre les textes, à démonter les arguments, à débusquer les fautes logiques, les faux raisonnements, les abus... A défendre un point de vue, à synthétiser 600 pages, ou au contraire, développer une problématique à partir d'un seul mot... A m'exprimer à l'écrit comme à l'oral sur un sujet imposé en ''monopolisant des références''... Je détiens même un diplôme de 3ème cycle, un DEA de philosophie. Mais, entre nous, y'a pas besoin d'être diplômé en philosophie, ni en rien du tout d'ailleurs, pour devenir complotiste : rappelez-vous simplement vos cours de philo de terminale, rappelez-vous Descartes, avec son doute méthodique et sa tabula rasa, ça ne vous évoque rien ? Et Platon, avec ses Idées éternelles, et ses apparences qui n'ont rien de réel ? Sa fameuse caverne, dans laquelle nous serions tous prisonniers de nos illusions, prenant pour réels des personnages d'ombres chinoises ?
Des philosophes ? Allons donc ! Des complotistes, tous ces gens-là
Nietzsche ? Complotiste. Schopenhauer ? Aussi ! Le plus fameux de tous les complotistes étant pour moi Baruch Spinoza, qui dût subir un herem, une excommunication pour avoir osé penser hors des prairies conceptuelles et des prés carrés dogmatiques où paissent d'habitude les troupeaux humains et les fidèles respectueux de la vraie foi, et qui continua dans la solitude extrême à ciseler les pages de son œuvre, tout en polissant des verres de lentilles de microscope pour assurer le quotidien.
Et Galilée ? Et Copernic ? Complotistes aussi, puisqu'ils ne craignaient pas eux non plus de penser à contre-courant des dogmes de l’Église, jusque sur le bûcher : complotiste ce n'est pas un métier de tout repos, demandez au pauvre Giordano Bruno, mon cœur saigne en pensant au sort cruel qui fut le sien.
Donc allez-y traitez-moi de complotiste si ça vous chante, vous ne m'empêcherez pas d'estimer et même d'écrire que tout ce coronacircus, avec son funeste cortège de drames, de scandales, de catastrophes sociales et sociétales n'est en réalité qu'une distraction. Un prétexte, pour nous fourguer autre chose, en douce... Que la question du virus, et conjointement, celle du vaccin qu'on veut nous administrer à toute force, est finalement secondaire. Qu'en réalité, ce qu'on veut nous vendre, c'est un nouveau mode de vie. Un mode de vie où nous serions tous coupés les uns des autres, mais reliés à de l'intelligence artificielle avec attribution d'un code barre personnel, d'un identifiant bio-numérique universel valide dans le monde entier et peu importe l'endroit où nous nous trouvons, permettant de nous identifier dans toutes les situations de la vie quotidienne, qu'il s'agisse de demander l'ouverture de la porte de son logis, de se présenter à l'embarquement d'un vol vers Nouméa ou Singapour, de réserver en ligne ou de régler ses achats au supermarché.
Un mode de vie où nous serions tous dépendants des injections de "vaccin"
Pour moi, cette histoire de virus échappé d'un marché de Wu Han c'est du folklore, il s'agit avant tout de nous imposer une nouvelle manière de vivre, sans contact mais avec traçage numérique. De nous faire télé-travailler, télé-enseigner, télé-apprendre, de nous éloigner de tous les lieux de vie non-essentiels, bars, restaus, salles de concerts, et éventuellement de décréter leur accès au seul profit des vaccinés, c'est à dire des individus pouvant justifier d'une vaccination avec preuve scannable, d'un Certificate Of Vaccination IDentity, COVID. C'est ce qui est en train d'arriver en Israël, pays où je réside depuis onze ans, et dans lequel, à mon grand dam, on est en train d'instaurer une dictature sanitaire, le gouvernement utilisant le traçage numérique, la télésurveillance avec reconnaissance faciale, et la réclusion à l'aide de bracelets électroniques pour les voyageurs revenant d'un pays étranger.
Les opposants à la vaccination sont culpabilisés, criminalisés, traités d'irresponsables, infantilisés, leurs comptes Facebook fermés régulièrement ainsi que leurs compte Tweeter, et leurs chaines Youtube, s'ils en ont une, finissent par être supprimées après quelques avertissements. La télé parle d'eux comme d'une secte, comme de gens qui ne sont que des adversaires imbéciles et rétrogrades du Progrès et de la Science et qui passent leur temps à... comploter.
Moi-même, je ne suis occupée que d'une chose : le complot, le complot, le complot. Ou disons, pour être plus claire, je m'emploie à répandre ma vision complotiste des choses : le cartel des labos, que nous autres complotistes, appelons "Big Pharma", est devenu, depuis des décennies de subventions et d'argent public, via les gouvernements de la planète, tellement gros et gras, avec ces sommes fantastiques qu'il engrange, de l'ordre de milliards de milliards, qu'il est en mesure de dicter à peu près ce qu'il veut à l'ensemble des gouvernements du monde. Les présidents élus, les Premiers Ministres, y compris Bibi, ne sont que des sous-fifres, des exécutants qui leur obéissent servilement, et s'occupent par exemple d'écouler les doses de vaccins. Les labos ont la came, et les gouvernements sont devenus leurs dealers.
Ce cartel des labos, d'une richesse phénoménale, peut se payer qui il veut, médecins, journalistes, politiciens, chercheurs, experts en intelligence artificielle, développeurs... Tous ces gens payés par les labos certifieront que tel ou tel médicament marche, comme par exemple le Remdesivir, un médicament coûteux qui ne soigne pas du tout, qui cause même des problèmes rénaux, et qui est énormément prescrit ici en Israël. Et dont les Européens ont acheté pour un milliard d'euros, soit dit en passant.
Rigolez, mais c'est quand même avec votre pognon, comme dirait Coluche s'il était là
De prétendus chercheurs pourront publier une étude pour décrier tel autre médicament, par exemple et au hasard, l'hydroxychloroquine, qui ne marcherait pas du tout selon cette étude et même mettrait la vie des patients en danger, et donc devrait étre déremboursé. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé. Le Lancet lui-même, publication internationale de référence dans le monde scientifique, a pu être acheté au point de consentir à publier une étude bidon enfonçant ce vieux médicament pourtant utilisé quotidiennement en Afrique et un peu partout dans le monde depuis 70 ans.
Richissimes, ils peuvent payer pour faire publier de fausses études, fausser les données, étouffer les problèmes liés à la vaccination, les morts, les paralysés, les victimes d'embolies, etc... Ces individus peuvent s'offrir les services d'avocats, de juges, de décideurs en matière de nouvelles lois de bioéthique... Ils peuvent même se permettre de décider des résultats affichés par Google, d'en faire disparaitre déréférencer certains, car un moteur de recherches, ça peut s'influencer aussi, à condition de payer, bien entendu.
Ces gens-là ne sont plus atteignables par la législation. Les amendes, ils s'en battent les couilles foutent. Je vous dis ça parce que je le sais. Les GAFAM sont comme les grosses compagnies pétrolières, too big to fail. Quand je travaillais pour Greenpeace, au bureau de Québec, je me souviens que nous recevions chaque jour un spécialiste des problèmes de l'environnement qui venait nous brieffer pendant une heure sur une question spécifique, les pluies acides, le blanchiment au chlore, les amendes infligées aux pollueurs responsables de catastrophes écologiques comme les compagnies pétrolières : j'appris ainsi que leurs milliards leurs permettent de prévoir le paiement des amendes, constitué d'avance dans leur trésorerie. Et même de le répercuter pourquoi pas sur le prix du baril. Ils ont, de la sorte, un budget, une sorte de permis de polluer.
Les grosses multinationales américaines du net sont, de même, au dessus des lois, leur argent les fait vivre dans une sorte de no man's land, loin des lois et des sanctions.
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