Aaron Swartz, z"l
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"La somme du patrimoine scientifique et culturel de l’humanité, publié au fil des siècles dans des livres et des journaux, est de plus en plus numérisée et verrouillée par une poignée de compagnies privées Vous voulez lire les articles présentant les avancées les plus célèbres en science? Vous devrez payer des sommes énormes à des éditeurs tel que Reed Elsevier.(...) Il y a quelque chose que nous pouvons faire : nous pouvons contre-attaquer. Ceux qui ont accès à ces ressources —étudiants, bibliothécaires, scientifiques— vous avez un privilège. Vous pouvez vous nourrir à ce banquet de connaissances pendant que le reste du monde en est empêché. Mais vous n’êtes pas tenu —en fait, moralement, vous ne pouvez pas— garder ce privilège pour vous seul. Vous avez le devoir de le partager avec le reste du monde." |
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Sa lutte pour un accès libre aux recherches scientifiques a-t-elle tué Aaron Swartz, cet activiste d’Internet qui a mis fin à ses jours vendredi dernier? Chose certaine, des chercheurs y croient, eux qui ont mis en ligne par centaines, en hommage au disparu, des PDF de leurs travaux censés être derrière un mur payantLes causes de sa mort, le 11 janvier, sont certainement plus complexes, comme dans chaque tragédie où la dépression était présente. Mais les passionnés d’un Internet libre, dont il s’était fait un héraut, n’ont pas manqué de faire le lien. Et sa famille, dans son message officiel, a blâmé le Massachusetts Institute of Technology (MIT) pour n’avoir pas soutenu l’homme de 26 ans dans la poursuite en justice que les autorités américaines avaient déclenchée contre lui. Aaron Swartz faisait face à une poursuite pour avoir téléchargé en 2011, depuis le réseau informatique du MIT, 4,8 millions d’articles de JSTOR, site d’archivage payant de publications universitaires. Il avait profité d’un trou dans le serveur du MIT: cette possibilité de s’ouvrir un compte «invité» valable pour deux semaines, puis un autre, et ainsi de suite. Le MIT ayant découvert son subterfuge, sa dernière «intrusion» avait consisté à enfermer son portable dans un placard du MIT pour le récupérer le surlendemain, le téléchargement terminé. source
Petit génie du web à 14 ans
En mémoire d'Aaron Swartz (1986-2013),
par Hugh McGuire (de Pressbooks)
Traduction française : Menahem Macina
A lire sur http://www.debriefing.org/31362.html
Ce week-end, le Domaine Public a perdu l'un de ses avocats les plus doués et les plus passionnés, du fait de la mort par suicide de Aaron Swartz [1], à l'âge de 26 ans.
Aaron était programmeur. Il militait pour la justice sociale, parce qu'il croyait que le domaine public appartenait vraiment au public. Il avait contribué à la création de Reddit ; il était le grand artisan de Open Library et de Creative Commons, le fondateur de Demand Progress, qui avait contribué à faire échouer SOPA, et à garder Internet ouvert et sûr pour des projets tel celui de Librivox.
Aaron, qui avait écrit publiquement sur son expérience passée de la dépression, s'est suicidé deux ans après son arrestation pour avoir téléchargé, au MIT, des millions d'articles de revues universitaires (dont beaucoup sont dans le domaine public) de JSTOR, une base de données sans but lucratif. Les autorités demandaient une peine de 35 ans de prison et 1 million de dollars d'amende. L'estimation du montant des honoraires de sa défense était d'un million et demi de dollars.
Il est difficile d'exprimer l'ordre de grandeur de la perte que cela représente pour nous tous, qui appartenons à la communauté de l'Internet. Je n'ai rencontré Aaron qu'une fois, mais j'ai admiré son travail pendant des années. A l'âge de 26 ans, guidé par sa vision de l'intérêt public, il avait fait davantage que la plupart d'entre nous ferons jamais durant toute notre vie. Certes, c'est toujours un choc quand quelqu'un que nous avons rencontré meurt, mais la plus grande douleur est de réfléchir à tout ce qu'Aaron Swartz aurait pu faire pour le monde et qu'il n'aura jamais l'occasion de réaliser.
Il reste donc à ceux d'entre nous qui ont été inspirés par la vision du monde d'Aaron (et peut-être certains d'entre vous découvrent-ils maintenant ce qu'Aaron défendait) à envisager un avenir où c'est à nous d'améliorer le monde, sans l'aide d'Aaron.
J'espère que nous ne le décevrons pas.
Hugh McGuire
publishing, technology, media, philosophy, a bit of politics.
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