Tunisie : "La liberté de la parole ? Je laisse aux journalistes le soin d’y répondre."
Procès de Nessma : 2400 dinars d’amende pour Nabil KarouiLe procès de Nessma, ouvert depuis le 16 novembre 2011 et reporté deux fois est arrivé à sa fin. En effet, le tribunal de première instance de Tunis a tranché dans l’affaire. Le Directeur Générale de la chaine écope d’une amende de 2400 dinars pour la diffusion du film iranien (Persepolis) qui « porte atteinte au sacré ». D’autre part, Nabil Karoui a été acquitté des accusations d’atteintes aux rites religieux.
Les deux autres accusés qui sont Nadia Jamel de l’association Voix de l’Enfant et Hedi Boughenim, responsable du service de visionnage ont écopé de 1200 dinars d’amende chacun.
Interrogé suite à ce verdict, l’avocat Nasser Laâouini nous a déclaré : « C’est une journée triste. Cela prouve que la magistrature exerce encore sous la pression. Après celle du régime de Ben Ali, voilà qu’elle se soumet aux ordres du gouvernement Ennahdha. La liberté de la parole ? Je laisse aux journalistes le soin d’y répondre ».
Procès Nessma: Heureusement le Ridicule ne Tue Pas
En ce moment se déroule le procès "Nessma" . A 9 heures du matin , le hall du palais de la justice était déjà plein de monde. Les policiers ont empêché les gens d'entrer dans la salle avant de céder aux menaces de Nabil Karoui ; ce dernier allait quitter le palais de justice .
A l'intérieur il y' avait des dizaines d'avocats ainsi que des journalistes des politiciens et des personnalités publiques. Maître Raja Haj Mansour a été la première avocate de la partie civile à donner un plaidoyer comique dans lequel elle a expliqué que son fils a fait trois nuits blanches successives après avoir regardé le film "Persepolis" et que c 'est lui qui lui a demandé de porter plainte contre Nabil Karoui. Par la suite d'autres avocats ont donné des plaidoyers dignes du Moyen-Age . D'ailleurs Maître Nasser Saidi a appelé à appliquer la peine capitale à l'égard de Nabil Karoui. Il était dans tous ses états et s'est attaqué à la personne de Nabil Karoui.
Le procès contre le patron de la chaîne tunisienne Nesma TV, Nabil Karoui, poursuivi pour "atteinte aux valeurs du sacré" après la diffusion l'an dernier du film Persepolis, jugé blasphématoire, a repris ce jeudi sous haute surveillance policière.
La diffusion, le 7 octobre par Nesma TV du film franco-iranien Persepolis, doublé en dialecte tunisien, avait déchaîné les passions et suscité une vague de violences, quinze jours avant les élections en Tunisie. En cause: une scène du film (qui raconte le régime iranien de Khomeiny à travers les yeux d'une petite fille) où Dieu est représenté, ce que proscrit l'islam.
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